Hippocrate,père de la médecine
Hippocrate est considere la plus grande figure de la médecine antique,meme s`il ne créa pas la médecine; il était en fait le descendant d’une longue lignée de médecins enrichis par les observations médicales de plusieurs siècles. La légende a jeté Hippocrate dans le monde des grands hommes; certains font remonter sa généalogie aux dieux de l’Antiquité : à Hercule par sa mère et à Esculape par son père. Il aura pour maîtres les plus grands hommes de son époque, le plus illustre est Démocrite qu’il traitera plus tard de fou. Il est en correspondance avec les puissances de la terre, les rois et les philosophes : Platon et Aristote sont parmi ceux-ci
Bien davantage que le « père de la Médecine, » il en est le réformateur: dans le traité de« L’ancienne médecine », il déclare que depuis longtemps la médecine est en possession de toutes choses, mais il y attaque ceux qui veulent faire reposer la science médicale sur des hypothèses.
Sa vie aussi bien publique que privée ne nous est pas parfaitement connue; beaucoup d’historiens ont romancé cette vie que chacun voulait parfaite et exemplaire. L’ histoire cependant est tenue de se montrer plus sévère dans son jugement, plutôt que de recourir aux fictions dans le but d’instruire les hommes.
On s’accorde à penser qu’Hippocrate est né la première année de la quatre-vingtième olympiade, vers 460 avant Jésus-Christ sur l’île de Cos, une île de la mer Egée, en Asie Mineure, au temps de la splendeur d’Athènes, dans le grand siècle de Périclès, dans une famille vouée au culte d’Asclépios, le dieu grec de la médecine, qui y avait un temple.
Hippocrate apprend la médecine sacerdotale et l’anatomie auprès de son père, Héraclite
Il quitte très jeune son île natale. Il eut l’occasion de s’instruire au cours d’un voyage durant douze années à travers le monde,l se met au service de sa patrie bien que le roi de Perse lui offre de nombreux présents pour l’attirer dans sa cour. Un document de la bibliothèque nationale (n° 7028) indique qu’Hippocrate, arrivé à Athènes décima la peste en faisant allumer de grands feux par toute la ville et en ordonnant de suspendre partout des fleurs odorantes, il aurait remarqué que les forgerons et toux ceux qui travaillent avec le feu étaient exempts de la maladie pestilentielle. qui le mène à Athènes pour y étudier auprès de Gorgias, puis en Thrace, en Thessalie et auprès de Perdiccas roi de Macédoine, les îles de la mer Egée, l’Asie Mineure, l’Egypte , l’Italie. Après avoir rencontré les hommes les plus distingués et les plus illustres de l’époque dans toutes les branches de la connaissance humaine; il rentre à l’île de Cos, ayant appris qu’une épidémie de peste sévissait à Athènes.
S’il existe de nombreux récits à la gloire d’Hippocrate, il était inévitable que d’autres récits peu crédibles tentent de discréditer l’image du personnage. Ainsi certains lui imputèrent l’incendie de la bibliothèque de Cnide, ainsi que celle de Cos non sans en avoir auparavant recopié tous les documents intéressants pour son usage personnel.
Sa réputation commença à s’établir pendant la guerre du Péloponnèse entre 431 et 404 av. J.C. Au moment de la guerre du Péloponèse, au IVe siècle avant JC, les médecins sont encore pour certains organisés avec les prêtres autour d’établissements de soins, les asclépeions. Il s’agit de temples dédiés aux malades. Mais ces lieux ont une démarche contraire à celle souhaitée par Hippocrate, car irrationnelle, fondée sur la croyance dans les miracles et témoignant de la forte imprégnation psycho-somatique, voire parfois hystériforme du peuple grecque.

Les médecins gagnent alors leur vie en offrant leur service à de riches marchands, ou à des hommes politiques. Dans le même temps ils prodiguent leurs soins aux esclaves, aux pauvres et aux soldats.
Vers l’an 420 avant Jésus-Christ il fonde son école. Il tenait, selon la tradition, ses consultations sous le platane de la ville de Cos (en réalité, la ville semble avoir été fondée après sa mort…). Le Maître de Côs a fondé (ou tout au moins profondément modifié) dans son île natale, un centre médical, lieu de rencontre et d’enseignement, qu’il dirigera jusqu’à sa mort.
La grandeur du personnage apparaît à travers le portrait qu’il dresse du médecin:
« On le reconnaît à son extérieur simple, décent et modeste. Il doit être grave dans son maintien, réservé avec les femmes, affable et doux avec tout le monde. La patience, la sobriété, l’intégrité, la prudence, l’habileté dans son art sont ses attributs essentiels » (De Decenti Habitu).
« Guérissez quelquefois gratuitement en ayant comme seul espoir la reconnaissance et l’estime des autres. Si l’occasion se présente, secourez l’indigent et l’étranger car, si vous aimez les Hommes, vous aimerez votre Art. Lorsque vous serez appelés à disserter sur votre travail, n’employez jamais de grands mots et bannissez les discours pompeux Si une maladie vous offre le choix entre plusieurs moyens de guérison, choisissez toujours le plus simple et le plus pratique à appliquer, c’est la voie que doit prendre tout homme éclairé qui ne cherche point à en imposer « . La profession se fonde sur le concept de compétence médicale, concept rapportée par Socrate.
Hippocrate tient l’un des premiers rangs parmi les écrivains de l’Antiquité. Ses œuvres suscitent encore l’admiration enthousiaste, les attaques passionnées, les commentaires les plus divers.
Il n’est pas moins à la fois un grand philosophe et un habile médecin. La réputation commence dès son vivant. Socrate déjà le donne en exemple à ceux qui veulent devenir de bons médecins. Sa renommée est telle qu’elle efface presque tous les autres médecins si bien que beaucoup d’écrits de ses prédécesseurs (ou de ses contemporains) et même de ses successeurs sont confondus et inscrits sous son nom.
L’œuvre écrite d’ Hippocrate, à laquelle on a donne le nom de Collection hippocratique représente actuellement 45 ouvrages . Elle a le mérite de présenter l’état des connaissances médicales à la fin du V ème siècle et au début du IV ème siècle avant Jésus-Christ. Ses écrits montrent qu’il avait une assez bonne connaissance de l’ostéologie mais qu’il ignorait presque tout de l’organisation anatomique du corps humain.
Après avoir été regroupés par les savants et bibliotécaires de la Bibliothèque d’Alexandrie sous le nom « d’Ecrits de la Petite Tablette », les écrits d’Hippocrate furent encore maltraités, en particulier, sous le règne d’Adrien.
La profession médicale s’organise ainsi autour de règles: l’obligation morale de la connaissance et transmission du savoir,
– l’égalité de la prise en charge des hommes face à la souffrance et à la maladie,
– la défense de la vie,
– la défense du secret professionnel, qui ne constitue par un privilège de la profession, mais un droit fondamental du malade.
L’art d’être médecin est depuis lors guidé par d’une part l’instruction des règles et,
– d’autre part l’expérience personnelle. Cette expérience est décrite comme devant reposer sur l’interrogatoire et l’examen du malade.
Serment d’Hippocrate
« Je jure par Appolon, médecin, par Esculape, par Hygie et Panacée, par tous les dieux et toutes les déesses les prenant à témoin que je remplirai, suivant mes forces et ma capacité, le serment et l’engagement suivants : je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon avoir et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins. Je tiendrai ses enfants pour des frères et, s’ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons orales et du reste de l’enseignement à mes fils, à ceux de mon maître, et aux disciples liés par un engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je les écarterai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m’en demande, ni ne prendrai l’initiative d’une pareille suggestion. Semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif (condamnation de l’avortement). Je passerai ma vie et j’exercerai mon art dans l’innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l’opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s’en occupent (L’interprétation de cette partie du texte est délicate, peut être Hippocrate voulait-il refuser la castration) . Dans quelque maison que j’entre, j’ y entrerai pour l’utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant l’exercice ou en dehors de l’exercice de ma profession je tairai ce qui n’a jamais besoin d’être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu’il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais parmi les hommes, si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! »
Hippocrate eut de nombreux disciples qu’il initiait à son Art. Par contre, il exigeait d’eux un Serment qui porte maintenent son nom, et appartient probablement à l’Ecole de Cos ou en tout cas à des contemporains. Le Serment est, par la beauté de la forme et par l’élévation des idées, un des plus précieux monuments de la littérature grecque.
C’est aujourd’hui le Serment que prêtent les étudiants en médecine lors de la soutenance de leur thèse. Il instaure la confraternité entre médecins, l’égalité des hommes devant la maladie, la défense de la vie avant tout et le respect du secret médical.
La méthode hippocratique est donc une méthode pragmatique qui se distingue alors nettement des méthodes religieuses ou magiques faites d’incantations.
Au moment de la mort d’Hippocrate en 377 environ avant JC, la médecine s’est donnée ses propres repères et éléments de réflexion, indépendant des croyances religieuses.
Plus qu’à tout autre ouvrage, c’est sans contredit aux « APHORISMES » (« sentence d’un grand sens énoncée en peu de mots ») qu’Hippocrate doit sa grande popularité. « La vie est courte, l’art est long, l’occasion est prompte à s’échapper, l’empirisme est dangereux, le raisonnement est difficile. Il faut non seulement faire soi-même ce qui convient, mais encore être secondé par le malade, par ceux qui l’assistent et par les éléments extérieurs ». (Aphorismes 1ere section, 1)
: » Pour les maladies extrêmes, ce sont les traitements d’une rigueur extrême qui ont la meilleure efficacité. » (Aphor. 1ere section, 6) »Les vieillards sont en général moins sensibles aux maladies que les jeunes gens; mais les maladies chroniques qui leur surviennent ne finissent le plus souvent qu’avec eux. »
-« de deux douleurs, la plus forte obscurcit l’autre », (Aph, 2ème section, 46) « A la suite d’une perte , un spasme ou la lipothymie sont de mauvais signes. »
« Quand une femme n’a pas conçu et que vous voulez savoir si elle peut devenir féconde, enveloppez-la d’un manteau et faites-lui des fumigations par en bas. Si l’odeur vous paraît arriver à travers son corps jusqu’à ses narines et à sa bouche, sachez que ce n’est pas d’elle que dépend la stérilité. »
– « Les gonflements et les douleurs sans plaie dans les articulations, les ruptures (fractures?) sont généralement soulagés par d’abondantes affusions d’eau froide qui diminuent la tuméfaction et amortissent la douleur; un engourdissement modéré a la propriété de dissiper la douleur « (Aph, 5ème section, 543)
Mots-clés: ADRIANA Histoire