Grain de beauté ou cancer ?
Faites-vous dépister !
Le 27 mai 2010 aura lieu la journée nationale de prévention et de dépistage des cancers de la peau. Responsable de près de 1 300 décès chaque année, ce type de cancer ne cesse de progresser. Pour réagir au plus tôt face à cet ennemi, ne manquez pas ce rendez-vous !
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Grain de beauté ou cancer de la peau ? Pour le profane, il est parfois difficile de s’y retrouver… Pour détecter les lésions précancéreuses, une journée nationale de dépistage est organisée le 27 mai. Ne la manquez pas !
Gare aux cancers de la peau
Les cancers de la peau sont de plus en plus fréquents en raison notamment de l’évolution des habitudes d’exposition au soleil. L’incidence du mélanome a triplé en vingt ans et représente aujourd’hui plus de 7 000 nouveaux cas par an. Les traitements du mélanome à un stade évolué étant peu efficaces, les mesures de protection contre le soleil et la détection précoce sont les seules actions susceptibles de faire diminuer la mortalité.
L’essentiel sur les cancers de la peau
Les cancers de la peau appartiennent à deux grands types :
Les carcinomes ou épithéliomes sont les plus fréquents, avec 60 000 nouveaux cas chaque année en France, mais aussi les plus bénins. Ils sont dus à la prolifération maligne des kératinocytes, les cellules les plus nombreuses de la peau, qui sécrètent la kératine. Huit fois sur dix, il s’agit d’un carcinome basocellulaire, dont l’évolution reste purement locale, au point que l’on hésite à les classer dans la catégorie des cancers. Dans les autres cas, il s’agit d’un carcinome spinocellulaire, qui peut s’étendre et donner des métastases. Cependant, l’ablation précoce de la lésion suffit à entraîner la guérison. Il est indispensable de rester très vigilant après ce traitement, car l’apparition d’un carcinome est le reflet d’une exposition excessive au soleil au cours de la vie. Dans près de la moitié des cas, un deuxième cancer va apparaître dans les années qui suivent. Ainsi, tout bouton, ulcère ou petite plaie ne guérissant pas rapidement doit amener à consulter un dermatologue ;
Les mélanomes sont beaucoup plus rares, puisque l’on en dénombre 7 000 cas par an en France. Mais leur pronostic est très sombre, dès qu’ils ont dépassé une certaine épaisseur. En 1976, 1 176 décès par mélanome ont été recensés en France, soit un taux de mortalité global de 20 % environ. Cette mortalité pourrait être complètement évitée. En effet, s’il est repéré à temps, ce qui est simple pour un cancer visible à l’oeil nu, le mélanome guérit très facilement.
Le dépistage des différentes formes de cancers de la peau (mélanomes et carcinomes) relève de l’expertise des spécialistes formés et expérimentés que sont les dermatologues. Tout retard ou toute erreur de diagnostic peut engendrer une perte de chances et fait recourir à des traitements lourds.
Une journée pour sauver sa peau
Le 27 mai 2010, le Syndicat National des Dermatologues (SNDV) mobilisera, pour la 12e année consécutive, des centaines de dermatologues bénévoles sur l’ensemble du territoire, y compris les DOM TOM. Cette opération de santé publique, initiée par le SNDV en 1998, est la seule action nationale destinée à informer le grand public sur les mesures impératives de prévention des cancers de la peau. A ce titre, elle est parrainée par le Ministère de la Santé et soutenue par l’Institut National du Cancer (INCa). Les Laboratoires Dermatologiques Avène, La Roche-Posay, les mutuelles MAAF, MMA, MSA et l’association des maires de France (AMF) apportent également leur soutien à l’opération depuis son origine.
La règle ABCDE de l’auto-examen
Pour les grains de beauté, certaines caractéristiques doivent attirer l’attention. On peut s’en souvenir grâce à la règle ABCDE :
A = asymétrie (la forme est irrégulière) ;
B = bords (les contours sont déchiquetés) ;
C = couleurs (le mélanome est souvent bicolore) ;
D = diamètre (supérieur à un demi-centimètre) ;
E = évolution (l’aspect se modifie).
En bref, tout grain de beauté qui grossit et prend l’un des caractères cités doit être examiné par un spécialiste, qui pourra l’enlever sous anesthésie locale et le faire analyser pour savoir s’il s’agit d’un mélanome. Inutile de toucher aux autres. Leur risque de cancérisation est très faible.
Cette journée sera largement axée sur la prévention qui constitue l’arme essentielle pour lutter contre la survenue de cancers ; un grand nombre pourrait être évité si chacun avait conscience des risques de certains comportements et des précautions à prendre, en particulier en ce qui concerne le bon usage du soleil. Comme lors des précédentes éditions, cette journée est organisée dans toute la France et mobilise plus de 1 000 dermatologues bénévoles. Les informations concernant les centres de dépistage sont disponibles via le numéro vert 3113 et sur le site internet : www.journeecancersdelapeau.fr. Depuis 1998, les Journées Nationales de Prévention et de Dépistage ont permis l’examen de plus de 220 000 patients, et la détection de 1 600 lésions cancéreuses justifiant l’orientation des patients concernés vers le praticien ou le service hospitalier de leur choix pour des examens complémentaires et des traitements adaptés.
Cette année, le SNDV lance un appel : si l’évolution actuelle du système de santé se poursuit, à l’horizon 2015, le nombre de dermatologues aura diminué de moitié en France et sera filtré par le passage obligé par le généraliste. Ces deux facteurs peuvent contribuer à retarder le dépistage et le traitement précoce des cancers de la peau, pourtant en constante augmentation.
Pour Georges Reuter, Président du Syndicat des Dermatologues, "cette Journée Nationale témoigne de la volonté des dermatologues de s’engager avec détermination contre la progression inquiétante du nombre de cancers de la peau constatée par l’Institut National du Cancer. En se mobilisant à l’échelle nationale, les dermatologues entendent non seulement lever les doutes des patients inquiets mais aussi faire oeuvre de prévention en attirant l’attention des Français sur les dangers qu’ils encourent à exposer leur peau. Il faut souligner en outre que le dépistage précoce des cancers est déterminant pour une efficacité optimale du traitement".
David Bême – Mis à jour le 10 mai 2010